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Une histoire de l’IUT de journalisme de Bordeaux racontée par Pierre Christin, recueillie par Edith Rémond


8 avril 2022 /

Dans le nouvel ouvrage "Journalisme. L’école de Bordeaux", Édith Rémond a recueilli le précieux témoignage de Pierre Christin au fil d’une série d’entretiens où l’on découvre les coulisses de la création de l’IUT de journalisme de Bordeaux. Un livre publié aux éditions Le bord de l’eau.



Le livre de 140 pages, publié aux éditions Le bord de l’eau, vient tout juste d’arriver en librairies (réservez-le en ligne), accompagné d’un avant-propos de Jean Petaux et d’une postface d’Arnaud Schwartz, actuel directeur de l’IJBA.

Dans sa préface, Édith Rémond explique qu’elle aurait trouvé injuste que l’on ne retienne de Pierre Christin "que ses productions littéraires, qu’on ignore son œuvre en quelque sorte immatérielle : cette école de journalisme qui n’aurait jamais rencontré le succès et l’estime sans les convictions, l’ambition et la belle intelligence de son fondateur. Et puisqu’il aime les histoires, je l’ai convaincu qu’il était temps de raconter celle-là".

Nous avons le plaisir de vous faire découvrir ci-dessous un extrait de la préface d’Édith Rémond dans l’ouvrage "Journalisme. L’école de Bordeaux".


« Au début de l’année 2020 à Angoulême, une excellente exposition [1] rendait hommage au « scénariste majeur qui a contribué à faire rentrer la bande dessinée dans l’âge adulte grâce à ses récits en prise avec les questionnements de son époque ». J’y étais. Admirative. Et j’ai pensé qu’il y avait quelque injustice à ce qu’on ne retienne de lui que ses productions littéraires, qu’on ignore son œuvre en quelque sorte immatérielle : cette école de journalisme qui n’aurait jamais rencontré le succès et l’estime sans les convictions, l’ambition, l’investissement et la belle intelligence de son fondateur. Et puisqu’il aime les histoires, je l’ai convaincu qu’il était temps de raconter celle-là.

Et je n’ai pas été déçue. Car s’il expose ici, avec sa faconde et ses qualités de narrateur, le récit des fondations de cette improbable réussite, c’est toute une époque, pas si lointaine, qui revit dans son propos et nous invite à mesurer le chemin parcouru. Celle où un mandarin, fût-il rouge, recrute un assistant en quelques minutes dans son bureau avec la stupéfiante et savoureuse rencontre de Robert Escarpit et de Pierre Christin partageant un projet moderne et visionnaire pour une fac de Lettres qui fonce imperturbablement dans le mur. Celle où la province est exotique et Bordeaux mystérieuse. Celle où le Parti communiste tient des bastions et impose ses règles. Celle où on ne parle pas encore d’ « ascenseur social » mais où une poignée d’individus prône tout de même que la démocratisation de l’enseignement est le seul credo possible. Celle où les universités sont déportées à l’écart des centres urbains pour confiner au loin ces pépinières d’incapables et, pire quelquefois, de gauchistes. Celle où les femmes n’ont que des strapontins dans les entreprises de presse. Celle où le moindre incident étiquette à tout jamais l’IUT comme un repère d’extrême-gauche. Celle où le journalisme n’est perçu que comme un métier de plume, d’écrivaillons, à l’exception de quelques ténors respectés de l’éditorial. Celle où un débat bat son plein entre presse d’opinion et presse d’information. Celle enfin où le journalisme est un métier qui ne s’apprend pas, ou alors sur le tas, où les anciens adoubent les plus jeunes et perpétuent ainsi des recettes artisanales et assez aléatoires de fabrication de l’information.

A la rentrée 1986 j’ai succédé à Pierre Christin et pris la responsabilité de la filière journalisme de l’IUT de Bordeaux. L’université comme les entreprises de presse étaient encore totalement indifférentes à nos pédagogies [2]. Combien de rédacteurs en chef, de patrons de presse, de journalistes, d’universitaires m’ont expliqué comment former des journalistes sans jamais m’interroger sur notre manière de nous y prendre alors que nous y avions un peu réfléchi ? Mais désormais aux manettes j’ai vite mesuré que cette relative adversité, aussi difficile à vivre au jour le jour qu’elle soit, nous laissait une immense liberté : celle d’innover, de tenter, d’expérimenter, d’inventer, de créer… Puisque nous étions seuls dans ce navire sur ces eaux tumultueuses, nous n’avions plus qu’à nous fixer un horizon et chercher les moyens de l’atteindre. Ignorer le mépris et l’hostilité, nous concentrer sur nos étudiants et ne nous laisser guider que par nos convictions et nos envies. »


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[1Festival de Bande Dessinée d’Angoulême – 47ème édition – Exposition « dans la tête de Pierre Christin »

[2A l’exception de quelques-uns tout de même : Alain Chanel, directeur du CUEJ de Strasbourg de 1989 à 2009, et Patrick Pépin, directeur de l’ESJ de Lille de 1991à 1999, notamment que je ne remercierai jamais assez de l’intérêt et du soutien indéfectible qu’ils nous ont apporté. Et Marcel Desvergne, Jean-François Lemoine ou Jacqueline Papet qui ont été à nos côtés chaque fois que nécessaire.









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