La nouvelle présidente souhaite organiser une rencontre commune annuelle avec toutes les formations de journalisme reconnues par la profession, estimant qu’il « y a eu une coupure entre écoles publiques et écoles privées ces dernières années et qu’il faut renouer le lien ». « Nous nous coordonnons déjà quant à la date de nos concours respectifs mais nous pouvons avoir d’autres thèmes d’échange : la date de publication de nos résultats, les conditions de stage de nos étudiants, leur rémunération, leur durée... »

A ce sujet, Édith Rémond fait part de son inquiétude relative aux stages de remplacement d’été de deux mois effectués par les étudiants des écoles de journalisme. Elle craint que les employeurs ne s’appuient sur la nouvelle réglementation en matière de stages pour revoir à la baisse les rémunérations. Elle propose de faire front commun sur ce sujet devant la CPNEJ (Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes).

Au sein du CEPJ, Édith Rémond veut également travailler à une clarification du paysage des formations au journalisme dans le secteur public. « Notre vivier de candidats change. Beaucoup sont passés par des prépas, publiques ou privées. Les étudiants sont aussi de plus en plus nombreux à avoir suivi des premiers cycles universitaires prétendument orientés journalisme et communication. Nous préférerions qu’ils fassent un premier cycle plus structurant, en histoire, en lettres, etc. »

RECONNAÎTRE LA SPÉCIFICITÉ DES FORMATIONS UNIVERSITAIRES

Parmi les autres objectifs de la nouvelle présidente : faire connaître et reconnaître la spécificité des formations universitaires au journalisme au niveau de la Dgesip ou encore réussir à intégrer au projet de GIS (groupement d’intérêt scientifique) en journalisme et communication les enseignants-chercheurs actuellement en poste dans une école reconnue par la profession mais n’appartenant à aucun laboratoire. « Nous démarrons l’inventaire de ces chercheurs isolés. Il ne faut pas que nous nous laissions dépossédés par les laboratoires déjà bien installés de ce projet de GIS, dont le CEPJ est à l’origine », explique Édith Rémond.

Depuis sa création en 1998 sous forme associative, le CEPJ était présidé par Alain Janel, directeur du CUEJ, et Édith Rémond assurait la vice-présidence. Le nouveau bureau de l’association comprend Hervé Demailly (Celsa) à la vice-présidence et François Simon (École pratique de journalisme de Tours) au poste de trésorier.

Édith Rémond a été responsable de la section journalisme à Bordeaux de 1986 à 2004, avant de porter les dossiers de création de l’IJBA et d’un master professionnel en journalisme. Elle fait toujours partie de l’équipe de l’école de journalisme bordelaise où elle enseigne les techniques d’entretien et l’écriture. Née en 1950, formée à Bordeaux ( IUT et Sciences Po) et en Californie, à l’UCLA, l’université de Los Angeles, cette maître de conférences hors classe est titulaire d’un master of arts in african studies et d’un doctorat en sciences politiques. Elle a été vice-présidente de l’EJTA (Association européenne des écoles de journalisme) de 1997 à 1999.

(1) L’association regroupe le Celsa (université Paris-Sorbonne), le Cuej (université de Strasbourg), l’ EJCM (université de la Méditerranée Aix-Marseille-II), l’ICM, école de journalisme de Grenoble (université Stendhal Grenoble-III), l’ IFP (université Panthéon-Assas), l’IJBA (université Montaigne Bordeaux-III) et les IUT de Lannion (université Rennes-I) et de Tours (université François-Rabelais Tours).