« Pour moi, le débat blogueur/journaliste n’existe pas », affirme Gilles Klein. Ce journaliste de presse écrite s’est reconverti dans l’électronique, et se considère toujours comme journaliste. Les blogueurs couvrent un large éventail de catégories, qu’ils soient citoyens voulant partager une de leur passion ou professionnels pour le compte d’une entreprise. Au lecteur d’en faire usage comme il le souhaite, de l’interpréter à sa manière.

« Il ne faut pas surestimer le phénomène blog, renchérit-il. La rédaction n’est pas la même d’un support à un autre. Je ne crois pas qu’il y ait de réelle concurrence de support. Si le journal papier se porte mal, ce n’est pas aux blogs qu’il faut en tenir rigueur, mais au mauvais contenu rédactionnel. Le papier a le tort de ne pas prendre en compte les autres médias et il ne sert qu’une information du lendemain. »

Les avantages du blog se ressentent particulièrement au niveau du contenu. La page électronique permet de choisir le thème, de dire des choses que la rédaction d’un journal papier n’autorise pas, de délivrer une information complète et fouillée avec autant de place que nécessaire. Ainsi le journaliste a la possibilité de s’exprimer sans contrainte de place et de temps. Cela dit, l’écriture électronique est plus exigeante, plus concise, et l’information est vérifiable dans l’immédiat.

Malgré cette nouvelle façon de lire l’information, Gilles Klein est loin d’être pessimiste quant à l’avenir des générations Gutenberg : « L’avantage du papier est la vision globale que l’on peut avoir de l’information et du support. Les pages se manipulent à l’envi. Je crois au papier, et je pense que ces deux supports sont complémentaires. De plus, parfois, Internet permet aux journaux de trouver de nouveaux lecteurs. »